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28 mai 2007 1 28 /05 /mai /2007 17:40
                                         Je me suis mis alors à pleurer et à hurler de toutes mes petites forces la haine que je ressentais envers ces mains qui venaient de m'extirper sauvagement de l'incommensurable univers de ma mère pour me jeter dans leur monde si étroit que déjà, je m'y sentais étouffer comme un poisson hors de l'eau.
                                        Lorsqu'on avait compris ma détermination à manifester mon refus d'obtempérer, on s'était débarrassé de moi en me posant sur le ventre moite de ma mère. L'odeur exhalée par la sueur encore ruisselante sur sa peau douce m'avait aussitôt rappelé les senteurs qui m'avaient tant envoûté dans mon bain. Après avoir mis fin à mes "vociférations" afin de mieux savourer ce divin parfum, j'ai perçu les battements sourds et cadencés qui n'avaient jamais cessé de me bercer jusqu'à cet instant, mais oh! Combien lointains maintenant. Rasséréné par la conviction de retourner flotter, probablement très bientôt, au sein de mes ondes paradisiaques, je me suis étalé sur l'infime épaisseur dermique qui m'en séparait, attendant impatiemment la vague qui me replongerait dans les féériques abysses de mon océan perdu. Hélas! Cette vague enchanteresse n'arriva jamais. 

"
J'étais condamné à vivre pour mourir "

                                         L'espoir de retrouver mon immense espace vital s'amenuisait peu à peu jusqu'à s'estomper définitivement au moment où la faim que je ne connaissais pas avant cet instant, éveilla soudain en moi, l'instinct de conservation qui somnolait dans ma mémoire inconsciente depuis la nuit des temps.
                                          Pour assouvir ce besoin de me sustenter jusque là inconnu, je me suis agrippé au sein que ma chère mère me présentait avec mille et une délicatesses. Je découvrais pour la première fois cette substance succulente dont la saveur me rappelait les parfums dans lesquels j'avais été immergé, il y a de cela bien longtemps. Je me suis gavé et délecté de ce nectar inoubliable jusqu'à sombrer d'ivresse dans un sommeil indescriptible.
                                         A mon réveil, du haut de mon berceau, une multitude de têtes me toisaient et me dévisageaient comme si elles venaient de découvrir une créature inconnue du répertoire des êtres vivants. Leurs visages menaçants et leurs yeux grands ouverts étaient si effrayants que je m'étais mis à hurler tout ce que je pouvais. Elles ne parlaient que de moi ; parfois elles étaient d'accord et parfois elles se contredisaient. Dans une cacophonie insoutenable, elles criaient à tue-tête :

- Il a le nez de son oncle!

- Il a la bouche de sa mère!
- Il a les oreilles de sa tante!
- Il a le menton de son père! Les grimaces d'untel... etc.etc.

Rien de ce qui me constitue n'est à moi. 


" Vous m'assemblez de toutes pièces aujourd'hui, pour mieux me disloquer demain ! "
Avais-je pensé.

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